Cerville
architecte
TATARA VALENGIN architecture
Maîtrise d’Ouvrage
Mairie de cerville
Programme
Logements municipaux
surface
250 m2
coût
450 000€ HT
statut
livraison en cours
type de construction
Brique de chanvre
C’est à Cerville, située à l'est de l'agglomération nancéienne, que le projet de deux logements municipaux a vu le jour. Malgré les spécificités de ces logements, leur portée est universelle.
En effet, le projet réunit une mairie engagée, une volonté de construire de manière simple et de qualité, d’intégrer le bâtiment au paysage, et de faire travailler les entreprises locales. Les enjeux techniques du cahier des charges sont liés aux contraintes environnementales, aux qualités spatiales, esthétiques et d'insertion. La synthèse de ces caractéristiques constitue le projet architectural.
Les logements sont principalement construits en brique de chanvre.
Le projet est calepiné en fonction du nombre de rangées de briques : la spatialité, les fenêtres, la hauteur et les ouvertures dépendent des modules des briques.
Ce travail permet d'éviter les découpes inutiles et réduit les déchets de chantier.
L'intérêt de ce matériau est de valoriser les savoir-faire des maçons et de favoriser la transmission de ces compétences.
Le chanvre présente un coût au m² similaire à celui de la brique, de l'étanchéité, du placo et de l'isolant. Ces briques sont fabriquées dans le Doubs, à moins de 250 km, avec une conductivité thermique de 0,065 W·m⁻¹·K⁻¹ et une masse volumique de 288 kg/m³.
Les logements sont organisés autour d’un noyau central. Ce noyau permet une circulation fluide dans le logement en boucle. Chaque logement dispose d’espaces de vie traversants, d’un extérieur, d’une terrasse et d’un jardin.
De plus, chaque logement peut bénéficier d’un accès depuis le chemin de fruitage à l’arrière.
Au-delà de sa fonction programmatique, le noyau reprend la maçonnerie verticale et permet le contreventement ainsi que la gaine verticale nécessaire pour la technique. La maçonnerie répond aux besoins en masse, limitant ainsi le déphasage thermique et assurant un contrôle acoustique entre les voisins. La structure de la charpente est en bois, tandis que les murs périphériques sont en chanvre.
« Et si la brique fait des émules, c’est parce qu’à l’heure d’une certaine prise de conscience environnementale, le chanvre offre de formidables vertus écologiques.
La plante enrichit les sols et n’a besoin ni d’irrigation, ni de traitement phytosanitaire. C’est-à-dire peu d’arrosage et aucune nécessité d’utiliser des pesticides ou autres insecticides. Et ce n’est pas tout, sachez qu’un hectare de chanvre stocke autant de carbone qu’un hectare de forêt !
La matière première est, qui plus est, fournie par la chanvrière d’Arc-lès-Gray en Haute-Saône, favorisant ainsi le circuit court et provoquant par conséquent moins de rejet de CO2 lié au transport.
Résistante au feu, et offrant des avantages comme une meilleure isolation thermique et acoustique, la brique devrait rapidement trouver son public. D’autant qu’une maison Biosys ne coûte « que » 10 % plus cher qu’une maison classique. En un an et demi, déjà plus d’une dizaine de maisons ont été construites, et de nombreux pays ont manifesté leur intérêt pour ce procédé. »
Romain HOUG -pour L’Est Republicain